La maison romane en 12 pages grand format

Un document (en grand format) d’une qualité éditoriale qui mérite le coup d’oeil.

La source n’en est pas très claire : vraisemblablement une édition dans le cadre de cahiers sur les grands monuments de France.

12 pages, deux plans, des images qui semblent avoir été des photographies transformées en gravures de qualité

Quelques images, le lien de téléchargement (en basse définition) et le texte de présentation retranscrit. (si vous souhaitez des fichiers en meilleure qualité, contactez-nous)

maison romane SANV 12 pages (optimisé)


HOTEL-DE-VILLE DE ST-ANTONIN

(TARN-&-GARONNE)

Les vicissitudes diverses, par lesquelles les communes de France furent obligées de passer pour obtenir leur affranchissement, n’ont laissé subsister, sur notre territoire, qu’un nombre très- restreint d’édifices municipaux. Les Hôtels-de- Ville remontant au Moyen Âge sont extrêmement rares dans le centre de la France, mais on en trouve encore un assez grand nombre dans le Nord et surtout dans les Flandres ; Us plus anciens datent du XIVe siècle, ainsi que nous l’avons fait remarquer dans la livraison de ce recueil (Hôtel-de-ville de Clermont). On trouve aussi dans le Midi quelques Maisons communes ; elles sont, en général, beaucoup plus vieilles que celles du Nord. Le remarquable Hôtel-de-Ville de St-Antonin, dont nous donnons ici la description, peut être considéré comme le plus ancien édifice municipal de France. Sa construction remonte au milieu du XIIe siècle. Il appartenait alors à un puissant personnage de ¡a contrée, dans la famille duquel il resta pendant tout le XIIIe siècle. C’est seulement au commencement du XIVe siècle que cette belle habitation put acquise et consacrée au service de la municipalité. Il est probable que la charte municipale, qui avait été octroyée à la ville dès l’an 1136 et qui lui avait été enlevée quelques années plus tard, venait de lui être restituée.

À cette époque, St-Antonin était une cité extrêmement florissante : les nombreuses habitations gothiques qu’on y voit encore aujourd’hui sont des témoins incontestables de son ancienne splendeur ; on n’eut donc pas de peine ci trouver un édifice capable de loger dignement les magistrats municipaux. On donna la préférence à ce bâtiment, non seulement parce qu’il était un des plus anciens de la ville, mais surtout parce qu’il possédait un campanile fort élevé. Après des luttes obstinées et des démarches sans nombre, lorsque les édiles finissaient par obtenir les franchises municipales, leur premier soin était de consacrer cet heureux événement en usant du droit d’élever un beffroi, droit qui était toujours octroyé en même temps que la charte communale.

C’est à ce moment que le bâtiment fut remanié dans le style de l’époque. Les arcs du rez-de-chaussée, qui étaient sans doute à plein cintre, furent retaillés et reconstruits suivant la forme ogivale. Le Campanile fut surhaussé et transformé en beffroi, mais la façade n’en conserva pas moins son caractère roman et garda toute l’originalité que lui donnaient la grande ouverture horizontale du premier étage ainsi que les fenêtres géminées des étages supérieurs.

Les statues des deux piles principales de la claire-voie sont très-curieuses à étudier ; il en est de même des chapiteaux et des bases des dix-huit colonnettes qui les accompagnent. On reconnaît parfaitement, dans ces sculptures qui rappellent un peu l’époque byzantine, le principe de l’ornementation basée sur la nature, si fort en honneur au XIIe siècle chez les artistes de l’école Toulousaine. Ces sculptures étaient colorées, paraît-il, et les trous ronds qu’on aperçoit sur la façade contenaient des cuvettes en faïence émaillée. On dit aussi que les colonnettes, qui soutiennent les arcatures des fenêtres de la tour, étaient en bronze ; il en restait encore une au premier étage avant 1 793. Si ce fait était confirmé, il prouverait, une fois de plus, que la décoration métallique, si fréquemment employée par les Romains, n’était pas inconnue des architectes du Moyen Âge.

Cet édifice, unique en son genre, a été restauré vers l’année 1850, sous la direction des Monuments historiques, et approprié aux besoins du moment. Un escalier à vis, conduisant aux étages, a été accolé à la façade postérieure. La tour, surmontée d’un étage pour la guette et d un beffroi en encorbellement reposant sur les consoles des ‘machicoulis, produit un effet grandiose.

 

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